1 nov. 2010

Session d'automne

La journée a commencé au petit matin et à 200 à l'heure afin d'assurer une sortie du bureau tôt en fin d'après-midi et de profiter des belles conditions annoncées depuis quelques jours. Alternativement, je suis passé de la liste des choses à faire à l'horloge, de l'horloge aux dossiers en attentes... Sans compter les appels et demandes imprévues qui ne font qu'ajouter un peu plus de stress à cette course de fond. Mais ça y est, je suis sur la route, direction l'océan.

Arrivé sur le parking, il y a quelques voitures: immatriculations étrangères et locales, indice certain de conditions surfables. Aller-retour vite fait en haut de la dune pour se rassurer et choisir son pic. Tout est là, comme prévu: houle solide de Nord-ouest et pas de vent. La combinaison est vite enfilée, et après une traversée de la plage en courant, c'est enfin la mise à l'eau.

Les températures fraiches du matin ont commencé à faire baisser franchement la température de l'eau. Les sessions en short sont déjà loin mais les premiers canards restent agréables. Je m'éloigne lentement de la côte pour atteindre le point de déferlement. Le soleil est bas et la session sera courte. Mais, qu'importe. Être là est un pur régal.

C'est une houle longue et puissante avec des temps de calme propice à la contemplation de l'océan, de la côte, et des montagnes au loin en bandes noires et grises. Des séries qui rentrent régulièrement, un enchainement de vagues lisses et massives. Le bruit sourd du chaos des déferlements dans mon dos.
C'est une multitude de couleurs où se mélent les oranges, violets, bleux, gris autour d'un point aveuglant à l'horizon.



Ce sont des séries qui se distinguent de moins en moins clairement et l'équilibre des sens en éveil qui s'en trouve changé. Des take-off sur des murs d'un bleu profond de plus en plus obscurs jusqu'à des sauts dans le noir presque complet. Des enchainements de virages en bas de vague, dans l'ombre et de glissades en haut, en pleine lumière.

C'est enfin le coucher de soleil et les combinaisons bariolées qui se transforment petit à petit en silhouettes multiples, comme l'echo d'une même image qui se répéterait le long de la côte vers l'horizon. Un echo qui s'estompe et disparait alors que le noir arrive vraiment, pour te laisser finalement seul. Seul flottant sur une grande étendue ondulante et d'un vert profond avec par dessus la tête comme un voile luminescent qui se pare de minuscules grains blancs.
Il est maintenant temps de sortir poussé par un dernier halo de mousse blanche et de remettre les pieds sur terre. Bientôt le changement d'heure. C'est la fin des sessions "after work" d'automne.

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